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The-nightmare-of-my-life

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  • "Le silence est d'or." Parfois, il s'avère que cette unique phrase puisse -si elle n'est pas respectée- conduire à des actes plus terribles que tout, à des douleurs plus bouleversantes, à un plongeon finale dans le gouffre sacré.

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Saez - Je veux qu'on baise sur ma tombe



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#Posté le mercredi 18 juin 2008 13:19

Modifié le jeudi 19 novembre 2009 13:21



___La peur s'empare peu à peu de moi, mon corps se paralyse lentement. Il va recommencer, je le sais, je le sens. Je ne comprends pas, plus. Il a changé, du jour au lendemain. Lorsqu'elle est partie, tout c'est inversé. Son caractère, ses habitudes, nos liens. Plus rien n'est similaire. Il s'est subitement vidé de sa joie de vivre, et de son amour. Cet amour perdu parmi tant d'années. Tout comme elle. Il est désormais dépourvu de sensibilité, et de c½ur. Ce c½ur qu'elle lui a violemment arraché, et qu'elle a emmené avec elle. Et moi, moi je reste là, à supporter, à pardonner, à subir, à lui servir, comme un objet, un objet sans importance. Insignifiante, c'est désormais comme cela qu'il me qualifie. Elle a été d'un égoïsme immense, elle, ma propre mère, nous a abandonnés, m'a abandonnée avec lui. Je lui en veux, je lui en veux de ce qu'il m'arrive depuis, car elle est seule responsable. Responsable des changements radicaux dans nos vies, à lui et moi.


___Désormais, un rien l'énerve, et je subis, comme à chaque fois. C'est sa manière à lui d'exprimer sa peine et sa douleur. C'est dorénavant ce qui nous rapproche le plus. Il me fait souffrir, mais c'est tout ce qu'il me reste de lui. Maman l'a laissé, et moi, je n'en ai pas le courage. Je compatis, malgré tout, avec sa douleur. Moi, je cris, je hurle, je m'en libère de cette manière. Lui a besoin de faire souffrir quelqu'un d'autre. Il est probablement trop peureux pour s'infliger des souffrances à lui-même. Alors c'est moi qui prends, c'est moi qui l'aide à évacuer.


___Seulement, moi, j'ai mal. Il me fait mal, et j'ai peur. Peur de lui, peur de la nuit. Peur de cette obscurité qui recouvre ma chambre chaque soir. Peur de cette obscurité qui l'envahit à nouveau ce soir. Peur de cette porte qui s'ouvre chaque soir, laissant passer un mince filet de lumière. Peur de cet homme au c½ur meurtri qui pénètre la pièce sombre. Peur de ce qui suit et se répète encore et encore. Peur de cet inconnu qui autrefois m'était cher. Peur de cet homme saoul qui me procure de la douleur encore et toujours.


___Ce soir, il va rentrer à nouveau ivre mort, et après, il va venir. Ma chambre est déjà envahie par ce noir étouffant. Ce n'est qu'une question de quelques minutes. Il ne va pas tarder à rentrer, et m'infliger ces mêmes blessures. Et moi, moi je vais me taire, me morfondre, m'enfoncer un peu plus dans le néant, avec mes larmes pour seules compagnes. Et, le matin arrivé, je vais devoir mentir, mentir encore, mentir toujours. Dire que tout va bien, que je n'ai rien, alors que je sombre un peu plus chaque jour. Je vais devoir mentir sur mon état mental, prétendre me sentir bien, alors qu'en réalité, je me trouve au fond du gouffre. Je vais devoir mentir, car sinon, la prochaine fois sera pire. Et encore, je mentirai, inventerai une soit disant chute dans les escaliers.


___Ma propre mère m'a laissée seule face à tout ceci. Elle n'a pas voulu de moi, m'a laissée là, avec lui, alors qu'elle savait pertinemment ce qu'il se passerait. Mais elle n'a pas eu le courage de revenir, pas même pour venir me chercher. Elle m'a laissée souffrir seule, alors que nous aurions pu nous en sortir, ensemble. Non, elle n'a pas voulu de moi. Et maintenant, je la remplace. C'est moi qui me retrouve sous ces poings douloureux. C'est moi qui subit ces sautes d'humeurs. Ces coups.


___Sur le petit cadran de mon réveil, je peux y lire vingt deux heures. D'ici quelques minutes il sera de retour à la maison. Il va bruyamment claquer la porte d'entrée, puis déposer en vrac sa vieille veste sur l'un des fauteuils -veste que je vais ranger demain matin en me levant-, il va monter à pas lourds les quelques marches de l'escalier. Puis il va traverser le couloir en vacillant. Ma porte va s'entrouvrir légèrement. Puis il va se diriger d'un pas chancelant jusqu'à mon petit lit peu douillet. Lit dans lequel il ne va pas me trouver. Alors, d'instinct, il va se diriger vers la grande armoire faite de bois. Il va ouvrir la porte coulissante. Et là, il va me trouver recroquevillée sur moi-même, apeurée. Et il va me ressortir sa petite phrase, me disant qu'il était désolé, et que je ne souffrirais pas. Puis il va se baisser afin de se trouver à même hauteur que moi. Et, sans crier garde, ses deux poings violents vont s'abattre sur mon corps affaibli. Et, encore une fois, je vais me taire, le laisser faire, encaisser les coups, et pleurer silencieusement. De toute manière, que puis-je faire d'autre? Rien, les coups n'en seraient que plus redoutables.


___Inconsciemment maintenant, je me lève de mon petit lit, et je marche, dans le noir, jusqu'à mon armoire. Je n'ai plus besoin de lumière désormais, je connais le chemin par c½ur. J'ouvre lentement la petite porte et me hisse à l'intérieur. Je la referme derrière moi et m'accroupis. Je ramène furtivement mes jambes contre ma poitrine, et les entoure de mes faibles bras. Je viens déposer ma tête sur mes genoux, et j'attends. Je me mets alors à rêver, comme chaque soir, à m'imaginer une vie toute autre. Une vie où je vadrouillerais gaiement dans les rues fleuries, serrant fort les mains de mon père et de ma mère. Je m'imagine, petite fille de huit ans que je suis, souriant à pleines dents, sautillant joyeusement, riant comme jamais, et soudain mon prince charmant venant me réclamer auprès de mes parents, avec son beau cheval blanc, puis nous partirions jusqu'à son château, et nous nous marierions. Je me mets alors à sourire comme chaque soir. Ces rêves sont tout ce qu'il me reste, c'est désormais le seul semblant de vie auquel j'ai droit. Des rêves, rien de plus. À seulement huit ans, ma vie n'est plus que douleur et larmes.


___J'entends la porte d'en bas claquer violemment. Ça y est, c'est l'heure. Je vais encore devoir subir. Un mince filet de blancheur apparaît sous ma porte, je cesse alors tous bruits. Sa respiration est percevable depuis l'armoire. Il est tout près. La porte glisse devant moi, et je suis éblouie par la lumière qui émane du couloir.


___-Tu étais là, prononce-t-il, comme s'il ne s'en était pas douté.


___Et, comme chaque fois, il se baisse. Sans m'y être préparée, chose que je ne fais plus désormais, une vive douleur me tiraille les côtes. Puis un second coup s'abat sur ma cuisse. Un troisième sur mon bras. Et d'innombrables autres coups se succèdent. Mais je ne crie pas, je ne proteste pas, je ne me débats pas. Je pleure juste. Silencieusement. Les coups se font de plus en plus violents, mes larmes de plus en plus abondantes. Je ne peux que le laisser faire, je n'ai pas le courage de faire quoi que ce soit d'autre. Et chaque jour, c'est pareil, car je ne trouve pas la force nécessaire pour partir. Jamais je n'aurais le courage qu'a eu ma maman.


___Puis, sans demander son reste, il se lève et quitte la pièce. Je reste encore un moment dans l'armoire, désormais allongée par terre, pleurant à chaudes larmes. J'ai mal, tous mes membres me font souffrir. J'ai du mal à bouger, mais ça va passer, mon corps s'y est habitué.


___Enfin, je réussis à me lever. Alors, comme chaque soir, je vais vers sa chambre. Je pousse délicatement la porte. Lui est allongé sur son lit et dort paisiblement.


___Et, comme chaque soir, je prononce la même phrase qu'il n'entend jamais.


___- Pardon papa, je t'aime.









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#Posté le samedi 22 novembre 2008 15:18

Modifié le vendredi 15 mai 2009 17:47

"Le silence est d'or." Parfois, il s'avère que cette unique phrase puisse -si elle n'est pas respectée- conduire à des actes plus terribles que tout, à des douleurs plus bouleversantes, à un plongeon finale dans le gouffre sacré.



___Le long de la grande avenue principale, les remarques fusent, les regards s'accrochent, s'interrogent, certains s'arrêtent, l'observant dans sa folle avancée, guidée par ses larmes, portée par ses jambes. Chaque pas est suivi d'une larme. Sa peine semble toucher chaque personne, ou bien est-ce le contraste effarant des longues traînées noires sur ses joues s'affrontant violemment avec sa beauté exceptionnelle, presque irréelle. Comment une jeune fille aussi époustouflante peut-elle porter un tel fardeau sur ses frêles épaules?

___Elle a entendu, vu, trop de choses, depuis trop de temps. C'est voulant rejoindre ce lieu enchanté où repose désormais sa mère qu'elle trouve le courage d'avancer, plus loin, plus vite, sans jamais se stopper. Seulement, ses yeux embués ne parviennent plus à distinguer les éventuels dangers l'environnant. Mais la belle jeune fille n'y prête nulle attention, ni à sa vue brouillée, ni aux cancans des passants.
Une fille si jeune, si belle, si talentueuse, ne devrait pas souffrir autant, elle ne le mérite pas, personne ne le mérite. Guidant ses peines le long de ses joues, ses larmes l'éloignent petit à petit de ce présent poignant et destructeur.
Continuant toujours d'avancer, elle ne perd pas son objectif de vue. Elle tourne régulièrement dans les petites rues. Elle sait pertinemment ce qui va se passer, comment elle va finir si elle reste. Non, elle ne peut pas, il faut partir, tout arrêter. Elle a tellement vécu.

___Sous ses façades de poupée de porcelaine souriante, se cache une douleur terrible, et des souvenirs atroces. Elle ne peut accepter, pardonner, c'est trop, beaucoup trop. Il en a trop fait, il est allé trop loin, et ça, elle ne peut l'oublier. Depuis déjà trois ans elle voit sa mère souffrir chaque jour. Elle assiste à toutes ces violences, ces cris, ces pleurs.

___"Si tu dis quoi que ce soit, je te tue." qu'elle l'entend encore dire.
Il est si dangereux, méchant, monstrueux. Elle en avait tellement peur qu'elle s'est toujours tue. Elle craignait trop pour sa mère, plus que pour elle-même. Et pourtant, même en obéissant, en se taisant, il aura continué, l'aura anéantie, tuée.

___Sa mère subissait les sautes d'humeur, les terribles soirées passées avec ce monstre saoul. Et la belle petite Alixe le regardait faire, elle regardait son père assener sa mère de violents coup de pieds dans le ventre. Cependant, ce monstre n'a jamais levé la main sur Alixe, il s'en tenait aux menaces. Mais cela suffisait amplement à l'effarer.

___Trois longues années durant lesquelles, chaque soir, elle entendait la porte d'entrée claquer, les marches d'escalier craquer sous le lourd passage d'un homme alcoolique. Puis, la porte de la chambre de sa mère grinçait, lui faisant penser aux cris que poussa sa mère la première fois. C'était comme si la porte à moitié démolie rappelait à Alixe le premier jour, le plus terrible, angoissant. Son père ne refermait jamais complètement la porte, comme pour inciter sa fille à observer. Ce qu'elle faisait sans rien dire. Elle sortait de sa petite chambre sombre, et venait s'assoir en tailleur devant la porte, glissant son visage triste à travers la fente de la porte. Et là, elle regardait l'affreuse scène se dérouler, recommencer.

___Chaque soir, elle voyait sa mère, allongée au pied du lit, et son père qui la ruait de coups, et sa mère se taisait, ne parlait pas, ne criait pas, pleurait. parfois même, Alixe pensait que celle-ci ne respirait plus. Alors, prise de panique, elle se levait trop rapidement et rentrait dans la pièce, elle se plantait au centre de la chambre. Son père stoppait son acte et se retournait lentement -trop lentement- vers sa fille.Il la fusillait alors du regard. Et Alixe, pétrifiée par l'intensité de ce simple regard, sortait, jetant un bref coup d'½il à sa mère, vérifiant si celle-ci était toujours vivante. Rassurée, elle retournait s'assoir devant la porte, et elle observait, pleurant à chaudes larmes. Lorsqu'il avait terminé, son père sortait, fier de lui, et il regardait sa fille assise su le carrelage frais.

___L'air hautain, ses yeux effrayant tournés vers Alixe, il prononçait toujours la même phrase :
"Si tu dis quoi que ce soit, je te tue."
Puis il s'en allait, sans demander son reste.
Alixe, après ceci, accourrait vers sa mère, et elles restaient une heure tout au plus, côte à côte, pleurant ensemble. Et chaque soir, chaque jour, la longue et terrifiante action était réitérée.


___Alixe court toujours, à bout de souffle, mais elle est bientôt arrivée, la sombre délivrance est proche. Assez pour la faire accélérer.
Elle laisse alors ses pensées vagabonder, les souvenirs de ce début de soirée l'engloutir dans leur étau de douleur.
Ce soir, pour la première fois, elle n'a pas assisté à la scène, elle l'a seulement vu se matérialiser sur son écran mental.
Mais elle savait, elle savait que ce serait différent.


___Ce soir-là, le père d'Alixe, en rentrant, avait croisé un voisin, qui lui avait jeté un regard effroyable. Et il avait tout de suite compris, sa femme avait brièvement parlé avec le voisin, et ce dernier savait, il savait ce que la mère d'Alixe endurait chaque jour. Alixe, qui guettait son père depuis la fenêtre de la cuisine, le vit se diriger vers la maison, plus coléreux que le tonnerre, plus dangereux que la foudre.

___Alixe comprit rapidement certaines choses, comme pourquoi sa mère semblait plus angoissée que d'habitude, pourquoi elle avait été si affective avec sa fille.

___La porte d'entrée s'ouvrit à la volée, et partit s'écraser dans un fracas assourdissant contre le mur crépis. Au lieu de monter directement dans la chambre, l'homme fit un détour. La jeune demoiselle le vit arriver d'un pas décidé dans la cuisine. À sa vue, elle fut anéantie par la peur qui grandissait en elle. Il était effrayant, ses yeux étaient plus noirs que l'astre de la nuit, ses deux poings tremblaient sous la colère qu'il nourrissait. Il s'approcha lentement d'Alixe, à petits pas, augmentant l'angoisse de la jeune fille.

___Son père fixait quelque chose, mais elle comprit que ce n'était pas elle, elle se poussa alors. Son père se rua sur le tiroir devant lequel était posée Alixe. Il l'ouvrit rapidement et en sortit un objet. Alixe vit scintiller une petite lame dans la main de son géniteur. Elle sut alors ce qui allait se produire. Ses yeux s'embuèrent et elle se jeta devant son père, elle tomba à genoux, ravagée par les larmes. Elle le supplia inlassablement. Mais l'homme ivre n'y prêta nulle attention. Il passa par-dessus sa fille, et monta à l'étage.
Alixe, détruite à jamais, sortit de la bâtisse et se dirigea à travers les différentes rues de la ville.


___La voilà maintenant ici, sur le grand pont qui survole l'autoroute. La chute lui sera fatale, mais elle ne peut plus rester. Elle enjambe alors la barrière et passe de l'autre côté. Elle se penche au-dessus d'un vide vertigineux et, versant une dernière larme à l'adresse de sa mère, elle exécute le saut final.




___Alors qu'un corps inerte git en plein milieu de l'autoroute, toutes voitures en arrêt, accourant, s'inquiétant, pleurant la mort de la jeune fille; à quelques misérables kilomètres de là, un homme sort d'une chambre noire, un couteau à la main, tâché du sang de sa femme, toujours ce sourire fier de lui accroché aux lèvres.
Un second corps vide d'âme repose dans la petite maison, sur la moquette désormais rouge de sa chambre.













June ____ ™









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#Posté le mardi 02 décembre 2008 15:54

Modifié le vendredi 15 mai 2009 17:48

Par amour, tout est possible

L'amour est la force merveilleuse qui nourrit le peu d'espoir qu'il nous reste. Il est ce que la vie
a de plus beau. Il est ce sans quoi nous n'existerions pas.






-Tu l'aimes, c'est une évidence.


Non, non, elle a tort. C'est faux, je ne l'aime pas. Je ne peux pas l'aimer. Je refuse, je ne veux pas. Je ne veux pas l'aimer. Ce n'est pas possible, elle se trompe, elle se trompe. Elle ne peut pas avoir raison. Je ne l'aime pas. Non, je le hais, je le déteste. Il ne représente plus rien, absolument plus rien. Il était mon meilleur ami, et il m'a abandonnée, du jour au lendemain. Sans explications, sans remords. Non, il m'a blessée, et je le hais.
Pourquoi est-il parti comme ça il y a 5 ans? Nous n'avions qu'à peine 10 ans, il était tout ce qu'il me restait, mon seul ami, ma seule famille. Non, il m'a trahie, abandonnée. Je ne peux pas l'aimer. Ce n'est pas possible. Je le déteste, oui, je le hais. Il m'a abandonnée, j'étais toute seule, il m'a abandonnée. Je le déteste du plus profond de mon être.
Alors ... pourquoi? Pourquoi je m'inquiète tant? Et puis, il avait peut-être une bonne raison de partir. Peut-être voulait-il me protéger? Et puis, pourquoi il n'est plus là?

Deux semaines, cela fait déjà deux semaines qu'il n'est plus au lycée. Que c'est-il passé? M'abandonne-t-il à nouveau? Où est-il? Pourquoi n'est-il pas là?

Et puis ... pourquoi je me pose toutes ces questions? Je le déteste, alors ... pourquoi je m'inquiète?
5 ans, 5 ans jour pour jour qu'il m'a abandonnée. Et 10 ans que nous nous sommes rencontrés.




-Bonjour, je peux jouer avec toi? Demanda timidement un petit garçon âgé d'à peine 5 ans.

Une petite blonde releva la tête, surprise. Ses deux petits yeux émeraudes, d'ordinaire inexpressifs, s'illuminèrent soudainement. Elle fixa avec attention le jeune garçon aux beaux cheveux de jais. Elle planta son regard dans celui couleur onix de son futur ami. Le vent frais du mois de novembre soulevait avec grâce les belles boucles blondes de la petite fille. Le garçonnet lui sourit chaleureusement, l'incitant à répondre. Ce qu'elle fit en bégayant, décontenancée par la question posée auparavant.

-Je ... d ... d'accord, fit-elle.

Le brun ne se fit pas prier et s'assit dans le sable. Il attrapa de ses petites mains fines le sceau qui traînait aux côtés de la blonde.

-Je m'appelle Lou, fit le brun avec assurance. Et toi?
-L ... Lucy, dit-elle en rougissant.
-Alors, Lucy, à partir d'aujourd'hui, nous sommes amis, lui dit-il avec un sourire angélique.

Cette phrase raisonna gaiement dans l'esprit d'habitude si mélancolique de Lucy. "Amis, Amis, Amis". Cet unique mot l'emplit d'une joie exceptionnelle.
Lou sourit à pleines dents, un sourire férocement contagieux. Lucy sourit à son tour, pour la première fois depuis ... depuis toujours.
Ils s'amusèrent ensemble le reste de la journée.
Puis, vint l'heure pour Lucy de rentrer chez elle. Lou insista pour la raccompagner, ce qu'elle accepta sans rechigner.
Lorsqu'ils arrivèrent, Lou se figea.

-Pourquoi ... pourquoi tu vas à l'orphelinat? la questionna-t-il, inquiet.
-C'est ma maison, répondit-elle simplement, avec tout de même une pointe de tristesse dans la voix.
-Mais, pourquoi? Pourquoi n'es-tu pas chez ta famille?
-Je ... je n'ai pas de famille.

Maintenant, elle tentait tant bien que mal de retenir ses larmes.

-Où est-elle?

Elle hésita à répondre. Mais la phrase de Lou lui revint en tête. "Nous sommes amis". Oui, ils étaient amis maintenant, elle pouvait compter sur lui.

-Elle est là-haut, dit-elle.

Lou suivit le doigt de la blonde. Celle-ci désignait le ciel. Une larme pleine de douleur glissa silencieusement sur sa joue.
Lou, déstabilisé par la situation, ne dit ni ne fit rien pendant un court instant. Puis, il avança lentement sa main jusqu'à la douce joue humide de Lucy. Il essuya la nouvelle larme qui tentait de se frayer un chemin sur le visage si parfait de la petite.

-Si tu n'as plus de famille, alors je serais la tienne, tenta-t-il.

Lucy ne dit plus rien, trop stupéfaite pour cela. Lou se pencha vers elle et embrassa tendrement la joue encore humide de la petite fille.
Puis il rentra chez lui.
Lucy esquissa un sourire sincère en le regardant s'éloigner.


Ce jour-là, comment l'oublier? C'est ce jour-là que ma vie a véritablement commencé. Tous les jours il venait m'attendre devant l'orphelinat pour que nous jouions ensemble. Pendant 5 ans, il ne s'est pas écoulé un seul jour sans que nous ne nous voyions. Je souriais. Enfin.
Mon tout premier sourire fut pour lui. Je pensais que ce serait toujours comme ça, que nous ne nous quitterions jamais.
Mais j'ai eu bien tort.







Ce matin, comme tous les autres, Lucy, désormais âgée de 10 ans, dévala les escaliers à toute vitesse avant de s'élancer dans la grande cours. Elle se hâta jusqu'au portail, croyant que, comme chaque jour, il serait là, il l'attendrait. Mais ce jour-là, elle ne le vit pas l'attendre. Elle pensa alors qu'il était simplement en retard. Elle s'assit sur l'étroit trottoir en goudron, attendant son seul ami. Elle patienta toute la journée. Elle ramassait des petits cailloux et s'amusait avec. Elle ne vit pas le temps passer. En milieu d'après-midi, le soleil partit se cacher derrière d'inquiétants nuages noirs. Une fine pluie commença à tomber. Puis elle s'épaissit. Mais Lucy ne broncha pas. Elle resta assise devant son portail.
La nuit tomba, elle ne bougea pas.
Elle passa sa nuit dehors.
Parfois des bruits de pas résonnaient dans la rue, d'autres fois, c'était un chat qui traversait la rue en courrant lorsque des voitures passaient. Mais elle n'y fit pas attention. Elle resta assise, à fixer la ruelle adjacente d'où arrivait toujours son ami Lou.

Puis le soleil se leva, accompagné de quelques habitants matinaux. Petit à petit, la rue se remplissait de piétons, animaux, voitures, commerçants.
Elle ne bougea toujours pas.
Elle resta ainsi toute la journée. Elle tenait dans ses frêles mains un petit paquet joliement décoré qu'elle comptait lui offrir la veille, pour l'anniversaire de leur rencontre. Elle ne faisait même plus attention à tout ce qui l'entourait, elle restait figée, attendant l'arrivée de son prince charmant.
Mais la belle princesse eut beau attendre une journée et une nuit encore, il ne vint toujours pas.
Le lendemain matin, l'orphelinat s'étant inquiété de son absence trop longue, la directrice sortit dans le but de chercher Lucy.
Elle eut à peine passer le portail qu'elle se précipita aux côtés de la petite blonde. Celle-ci ne fit même pas attention à la vieille femme.
La directrice la prit dans ses bras, la portant comme une princesse. Lucy, tombant de fatigue, ne se débattit pas et s'endormit dans les bras de la femme.

A son réveil, elle était dans sa chambre, une vieille dame chiquement vêtue à son chevet. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de se souvenir de tout. Et elle comprit, oui elle comprit qu'il était parti. Mais quand? Pourquoi? Comment? Où?

-Ton ami est parti ma petite Lucy, il ne reviendra probablement pas, dit la femme.

Les larmes innondèrent les joues rougies par le froid de Lucy. Elle ne comprenait plus.

-P ... Pourquoi? fit-elle faiblement entre deux sanglots.
-Oh Lucy, il ne t'a pas dit?

Alors, en plus de l'avoir abandonnée, il lui avait caché quelqe chose. Mais ... quoi?

-Qu'est-ce ... qu'il ne m'a ... pas dit.

Ses sanglots incessants l'empêchaient de parler.

-Oh, Lucy, tu sais, je connaissais très bien son père, commença-t-elle. Mais, s'il a décidé de ne rien te dire, c'est peut-être mieux que tu ne saches pas.
-Je ... veux sa ... savoir.
-Lucy, soupira la directrice. Il n'y a que très peu de chance pour que tu le revois.
-Pourquoi?
-Il est parti, et il partira peut-être ... pour toujours, fit-elle d'un air désolé.
-N ... n... non, Non, NON! hurla-t-elle.
-Lucy, Lucy, moins fort, arrête, calme-toi, tenta la vieille dame.
-NON, NON, NON, NON ...

Elle ne put s'arrêter de hurler son désespoir. Son seul ami, sa seule famille l'avait quittée.

-Lucy, s'il te plaît, calme-toi, si tu y tiens tant, je vais t'expliquer ...
-NON, la coupa-t-elle. Je ne veux ... pas savoir ... je ne veux ... plus jamais ... entendre ... son nom, sanglota-t-elle.

La directrice, ne sachant plus où se mettre, prit maladroitement Lucy dans ses bras. Cette dernière se débattit violemment, puis, épuisée par tant de larmes, finit par s'endormir dans les bras de la directrice. Laquelle décida donc de ne jamais lui révèler la raison du départ du petit Lou.






Ca fait mal, tellement mal. Ces souvenirs me torturent, me détruisent. Je ne peux pas, je ne peux plus supporter ça. Je veux oublier à tout jamais. Mais ... il est parti, encore une fois. Pourquoi? Et où est-il? Est-il malade? Et si il lui était arrivait quelque chose? Qu'est-ce que je ferais moi?
Peut-être a-t-il eu un accident? Ou bien il s'est fait agressé? Peut-être a-t-il une grave maladie? Et si il était à l'hôpital? Et si ... je ne le revoyait plus jamais?
Non, non, je ne veux pas qu'il lui soit arrivé quoi que ce soit. J'ai peur, tellement peur qu'il soit trop tard pour tout rattraper. J'ai peur de ne plus jamais le revoir. J'ai peur qu'il soit parti lui aussi. Et si ... toute ma famille reposait désormais là-haut?
Je sens mon coeur s'accélérer à cette dernière éventualité. J'ai peur, tellement peur, je suis terrorisée. Un violent frisson parcourt tout mon corps. Je n'arrive plus à bouger. Je suis comme pétrifiée. Je sens mes yeux me piquer violemment. Ma gorge se noue. C'est douloureux, tellement douloureux. J'ai l'impression de revivre précisément, dans les moindres détails, le terrible jour où il est parti.
Je vois les gens parler autour de moi, mais ne perçois plus aucun son. Juste un bourdonnement sourd et incessant. Je vois les gens s'agiter autour de moi. Ils semblent inquiets. Que ce passe-t-il donc? Je n'entends rien, plus rien.

Soudain, je sens un liquide chaud et à l'odeur de rouille couler de ma lèvre, et se joindre à mes larmes dans leur course folle. Quelqu'un s'approche de moi. Je sens deux mains exercer une forte pression sur mes bras. Mais je ne peux plus avoir mal. C'est comme si la douleur que je ressentais au fond de moi-même recouvrait totalement toutes les autres.
On me secoue, les deux mains posées sur mes bras me secouent, faiblement d'abord, mais les secousses se font de plus en plus violentes. Mais je ne sors pas de ma léthargie pour autant. Ma vue commence à se brouiller. De nombreux petits points noirs viennent se poser devant mes yeux. Ma tête est lourde, je me sens tanguer. Je ne voix plus rien, tout est noir. Le sol semble se dérober sous mes pieds, et je finis par perdre l'équilibre.


"Nous sommes amis ... Lucy, sois forte... Je t'aime bien tu sais ... Petite idiote, tu m'as fait tellement peur ... Lucy, arrête, arrête ça tout de suite ... Mon dieu, tu saignes ... ARRETE!!"

Cette voix, cette voix. Lou. C'est Lou. Lou, tu es là?


"Aurevoir Lucy, je reviendrais demain ... Lucy, il est parti, Lou est parti, il ne reviendra pas ... Bonjour Lucy, ça faisait longtemps ... Lucy, ne m'ignore pas ... s'il te plaît, viens ... je suis désolé Lucy ... Je t'aime bien tu sais ... J'y vais, aurevoir ..."

Non, Non, NON! Lou, reviens, reviens Lou, reviens, je t'en prie reviens-moi. Lou. Lou !

-LOU !
-Lucy, lucy, calme-toi, s'il te plaît, calme-toi, sanglote une voix faible.


Lou. Lou?


"-Lou, où es-tu? Non ne t'en vas pas, fit la voix de Lucy, déformée par ses sanglots."
-Lucy, calme-toi, s'il te plaît.
Cette voix, ce n'est pas la sienne, ce n'est pas celle de Lou. Qui est-ce?
Je tente alors d'ouvrir les yeux. Mais ... quand les avais-je fermés?
La lumière de la salle m'éblouie un peu trop violemment. J'essaye de me relever, mais retombe lourdement sur le sol. Deux bras viennent s'enrouler avec une douceur presque irréelle autour de ma taille. Mes larmes continuent de couler le long de mes joues. Retrouvant le contrôle de mon corps, je repousse délicatement la personne en face de moi et me relève. Plusieurs personnes se précipitent à mes côtés, ils semblent tous inquiets. Que c'est-il passé?

-Lucy, ça va mieux? me questionne une voix adulte.
-Il faut soigner sa lèvre, fait une voix inquiète.


Ma lèvre. Pourquoi cela? Ce n'est pas ma lèvre qu'il faut soigner, c'est mon coeur. Il est sur le point de se briser, mon coeur va se briser. Inquiétée par les propos des autres personnes, je porte mes doigts vers ma lèvre, comme pour vérifier qu'elle est intact. Elle est humide, étrangement humide. Aïe! J'ai mal, ça pique. Je retire mes doigts pour les contempler. Je découvre avec horreur la teinte rougeâtre qu'ils ont pris.

-Que ... que c'est-il passé?
-Lucy, qu'est-ce qui t'as pris? fait une autre voix. On a tous eu très peur. Tu t'es bizarrement mise à pleurer, tu ne répondais pas lorsqu'on te parlait. Et puis, tu as commencé à te mordre la lèvre, ça saignait, trop, beaucoup trop. Et puis ... et puis tu as fait un malaise. Et, tu t'es mise à crier un prénom.


Cette personne semble très inquiète. Non, en fait, ils semblent tous très inquiets. Il faut ... il faut que je saches. Je dois partir du lycée, je dois savoir ce qui lui est arrivé. Il faut que je trouve une excuse. Et vite.

-Je ... Je ... Je ne me sens pas très bien. Je ... Je crois que je ferais mieux de me reposer, dis-je d'une voix tremblante.

Je ne sais pas mentir. Je n'ai jamais su, ça ne va pas passer, ça ne va pas passer. Je vous en supplie, faites qu'ils y croient.

-Nous allons appeler l'orphelinat, fait la même voix adulte que tout à l'heure.

Je relève la tête, afin de voir qui est cette personne à qui j'ai réussi à faire croire ce mensonge. Quoi que, ce n'en est pas un, je me sens réellement mal. Mais pas pour les raisons qu'ils croient tous. La principale. Je la vois se presser vers la vie scolaire. Elle est allée appeler l'orphelinat.
Maintenant, la question est comment? Comment je vais pouvoir me renseigner? Qui saura me dire?

Mais ... suis-je bête, la directrice de l'orphelinat, elle sait, elle sait pourquoi il m'avait abandonnée. Peut-être est-elle au courrant cette fois aussi. Et ... peut-être que tout est lié. Je dois le découvrir. Je le dois.

Quelques minutes plus tard, la directrice pénètre, essouflée, dans l'enceinte du lycée. Elle m'aperçoit et accourt vers moi.

-Ma petite Lucy, tu vas bien? s'inquiète-t-elle.
-Je crois que je devrais me reposer Maman.


Maman, oui, je l'ai toujours appelée comme ça depuis qu'il est parti. Depuis ce jour, elle a toujours été très présente et protectrice, elle est ma maman. Pas par le sang, certes, mais dans mon coeur, elle l'est.


-D'accord, rentrons alors.



Le trajet se fait dans un silence assez pesant je dois dire. J'ai comme l'impression qu'elle sait pourquoi j'ai voulu rentrer.

-Maman, je ...
-En arrivant, je te raconterais en arrivant, me coupe-t-elle.


Effetcivement, elle sait. Nous ne tardons pas à passer le grand portail de fer forgé. Elle gare sa voiture dans le petit garage. Nous sortons et grimpons une à une les nombreuses marches qui mènent à son bureau. Le mystère va enfin être levé. Je vais enfin savoir. Enfin. Elle m'ouvre la porte, comme pour m'inciter à entrer, ce que je fais hâtivement.

-Assied-toi, dit-elle, anxieuse.

Nous prenons toutes deux place l'une en face de l'autre.

-Pourquoi? Dis-moi pourquoi?

Je veux savoir, alors autant ne pas tourner autour du pot.

-Tu sais, ma petite Lucy, il ne l'a pas voulu, il n'a pas voulu t'abandonner, mais il n'avait pas le choix, commence-t-elle.

Elle marque une petite pause, et inspire profondément. Je lui lance alors un regard inquisiteur. Il faut qu'elle continue.

-Ma puce, tu sais, ce n'était pas sa faute, ni celle de son père. Avant sa naissance, sa mère était un peu trop volage. Un soir, ses parents s'étaient disputés, et sa mère est allée chercher du réconfort dans les bras d'un autre. Mais, ce qu'elle ignorait, c'est que cet autre homme était affecté par le SIDA. Malheureusement pour elle, ils ne s'étaient pas protégés. Cet homme lui a transmis son virus. Mais, le père de Lou n'est pas affecté lui. Lou est le fils de l'autre homme. Le virus lui a donc était transmis par les gènes.
-Attends, tu veux dire, qu'il est ...
-Oui, ma chérie. Sa mère est morte peu de temps après l'accouchement, poursuit-elle. La maladie l'a emportée. Celui que Lou appelle aujourd'hui "Papa" a accepté de s'occuper de lui, car malgrè ce qu'elle avait fait, il aimait profondément et sincèrement sa femme. Lou a grandi en ayant conscience de ses gènes affectés. La maladie s'est développée lentement mais sûrement. Tu l'avais probablement remarqué à l'époque, mais il tombait très fréquemment malade. Lorsqu'il est parti, il ne l'a pas souhaité. Mais il n'a pas eu le choix. Son père l'a emmené à l'étranger, il a passé 5 ans dans divers hôpitaux. Mais tu lui manquais terriblement. Il a insisté auprès de son père pour revenir. Pour toi. Rien que pour toi. Il a mis sa santé en danger, ici il n'était plus suivi par les médecins. Il a mis sa santé et sa vie en danger par amour pout toi ma petite Lucy.


Je me sens tellement idiote, je l'ai fuis lorsqu'il est revenu, je n'ai pas cessé de le fuir, alors que lui mettait sa vie en jeu pour moi. Je me sens tellement nulle. Mais, une autre question me brûle les lèvres.

-Maman, où est-il en ce moment?

Elle me fixe d'un air désolé. Non. Non, je connais la réponse à cette question. Non, par pitié, faites que je me trompe.

-Il est ... à l'hôpital, en soins intensifs. Il ne lui reste probablement plus beaucoup à vivre. Si ... si tu ne vas pas le voir là-bas, je doute que tu aies l'occasion de le revoir.

Mon sang ne fait qu'un tour à cette dernière phrase. Je me lève, manquant de faire tomber la chaise, et me précipite dans les escaliers. J'arrive dehors et commence une course épuisante jusqu'à l'hôpital. Mon souffle se fait de plus en plus court, mes jambes ont beaucoup de difficultés à me porter. Mais je ne m'arrête pas. Je ne peux pas m'arrêter, je n'en ai pas le droit. Je dois continuer, je dois y arriver. Avant qu'il ne soit trop tard. Le chemin me semble interminable. J'ai l'impression de ne pas avancer. Je n'ai que peu de temps, je dois me dépêcher. Accélérer. Accélérer. Accélérer. Plus vite. Plus vite. Encore plus vite.

Je vois enfin le grand immeuble blanc se dessiner. J'accélère encore un peu plus. Plus que quelques pas. Une vingtaine, guère plus.
Plus que quinze. Quatorze. Treize. Encore un peu. Dix. Neuf. Huit. Sept. J'y suis presque. Cinq. Quatre. Encore un petit effort. Deux. Un.

Ca y est, je pénètre enfin dans le battiment.
Je file à l'acceuil et leur demande le numéro de la chambre.

-Vous êtes de la famille? Fait la dame en blanc.

Zut! Allez, Lucy, un effort, un petit mensonge, rien qu'un tout petit. Tu dois y arriver.

-Je suis sa soeur.

Par amour, plus rien n'est impossible.

-Chambre 312.


Je ne prends pas le temps de la remercier et file en direction de la chambre qui m'a été indiquée.
310. 311. 312.

312! C'est là! J'inspire un grand coup et pousse la porte pour entrer dans la pièce.
Les murs sont d'un blanc effrayant, les volets ouverts accentuant la luminosité trop gênante. Au centre de la pièce, je le vois, allongé sur son lit au draps tout aussi blancs que les murs. Il a tourné la tête vers moi. Il semble éteint, vide. Non, je ne veux pas le voir dans cet état. Je veux le voir sourire, rire. Je veux l'entendr parler, chanter. Je veux sentir ses bras autour de moi comme autrefois. Je ne veux pas le perdre. Je ne veux pas.
Un sourire faible, fatigué, se dessine lentement sur ses fines lèvres si belles et si attirantes.

-Lucy.

Mon dieu, j'aime sa façon de prononcer mon nom. Je me dirige rapidement vers son lit et m'assois dessus.

-Lucy, répète-t-il. Lucy. Lucy, tu es venue.
-Oui, Lou. Je suis venue. Lou, maman m'a tout racontée. Je me sens bête. Tellement bête. Lou, il faut que je te dises ...
-Non, Lucy, ne le dis pas tout de suite, j'aurais l'impression que mon heure est arrivée. Lucy, s'il te plaît, peux-tu faire quelque chose pour moi?
-Bien sûr, je ferais tout ce que tu voudras.
-Promet-moi que tu le feras.
-Je te le promet.
-Emmène-moi ... dans la forêt. Dans notre repère. Tu te souviens de notre repère Lucy, n'est-ce pas?
-Mais, Lou, tu ...
-Tu as promis Lucy.


Il a raison, j'ai promi. Je me dirige alors vers la fenêtre et l'ouvre en grand. Nous ne sommes qu'au rez-de-chaussé.

-Lou, tu arriveras à marcher?
-Si tu es à mes côtés, plus rien ne m'est impossible. Aide-moi juste à me lever.


Je retourne vers lui et le prends par le bras. Nous quittons l'hôpital par la fenêtre.
Nous nous hâtons le plus possible et ne tardons pas à arriver dans la forêt.
Nous retrouvons facilement le repère.
Petits, nous venions souvent dans la forêt. Nous avions découvert une petite cabane dissimulée dans les arbres. Je l'aide alors à monter et nous rentrons dans la cabane.

La poussière s'est accumulée depuis tant d'années, mais le lieu me paraît pourtant toujours aussi féérique. Peut-être parce que c'est avec lui que j'y suis.
Nous nous asseyons côte à côte.
Nous ne parlons pas pendant un long moment.
Ce silence n'est pas pesant, non, il signfie tant.

Je l'observe discrètement, mais remarque que lui fait de même. Je rougis fortement et m'empresse de baisser la tête. Une douce main blanche viens carresser mon visage et le relève lentement. Je ne veux pas ouvrir les yeux. J'ai peur que ce ne soit qu'un rêve. Je ne veux pas qu'il se termine maintenant. Je sens son souffle chaud et saccadé tout près de mes lèvres.
N'ouvre pas les yeux, n'ouvre pas les yeux.

Il continue de se rapprocher mais s'arrête à seulement quelques millimètres de mon visage. Il n'ose pas poursuivre. Je le sais.
Mais cette fois, je ne veux pas avoir de regret. Je ne veux pas.
Je parcours alors la distance restante.
Le contact qui se crée me donne des frissons. J'enroule mes bras autour de sa nuque pour amplifier le baiser. Doux et tendre. Plein de sentiments.





Il est fatigué. Beaucoup trop. Je sais ... que ce sera bientôt la fin. Mais je ne veux pas, je veux le lui dire avant.

-Dis-le, maintenant.
-Lou ...
-Dis-le, s'il te plaît, suplie-t-il.
-Lou, je suis tellement, tellement désolée, j'ai été si stupide. J'ai refusé de te laisser t'expliquer, je t'ai fuis. Je suis sincèrement désolée. Je voulais me persuader que je te détestais. Mais Lou, je ne peux pas. Je ne peux pas te détester. Car ... je t'aime beaucoup trop pour cela. Je t'aime Lou, je t'aime tellement. Je t'aime plus que tout au monde. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime.
-Mer...ci Lucy. Je ... je t'aime ... aussi, fit-il comme dans un dernier effort.


Mes larmes coulent toutes seules, je ne peux plus les retenir. Je ne peux pas. Je sens son coeur ralentir tout contre moi, encore, encore, encore, il ralentit encore. Cette fois je ne veux pas retenir mes sanglots, je ne peux pas. Je ne peux pas. C'est trop dur, je ne suis pas assez forte pour ça. Je sais que ... c'est la fin. Je ne veux pas, je l'aime tellement. Tellement. Oh Lou, mon Lou, mon Lou à moi et à moi seule. Je t'aime. Je t'aime plus que n'importe qui au monde.
Mes joues se noyent sous mes larmes. Je ne peux plus m'en empêcher.
Je perçois un dernier battement. Un tout dernier. Et trois derniers mots prononcés si faiblement. Mais je les entends quand même.

-Je ... t' ... ai ... me.

C'est fini. Non. Non. Non. Non. NON! Lou, mon Lou! Non. Pourquoi? Pourquoi maintenant? Oh, Lou tu étais tout ce qu'il me restait. Non, je ne suis rien moi sans toi. Absolument rien. Je ne pourrais pas continuer, pas sans toi.

Je baisse mon regard, et observe son corps inerte posé sur mes genoux. Mes larmes me brûlent les joues à leur passage. Je ne veux pas continuer. Pas sans lui. Ce serait impossible. Je pose alors ma tête sur la sienne et ferme les yeux.

Maman, pardon, mais je ne peux plus, j'en suis incapable. Incapable.
Adieu maman. Je t'aime.

Je sens le néant m'emporter. Lou, attends-moi, je pars avec toi.

-Je t'aime aussi mon Lou.







Par amour, tout est possible, même le plus improbable.

Lorsque nous perdons notre raison de vivre, celui qui fait battre notre coeur, plus rien d'autre n'existe. L'amour est ce que la vie a fait de plus beau. L'amour peut donner des ailes. Même aux anges qui ont vu les leurs se briser. L'amour nous rendra fort. Pour lui, nous serons prêt à tout. Pour lui, nous donnerons même jusqu'à notre dernier souffle. Pour lui, nous oublierons tout le reste. Pour lui, et lui seul, nous vivrons. Et c'est pour le préserver que nous mourrons.
Deux anges sont partis rejoindre leurs semblables, là-haut, dans ce lieu sacré appelé Paradis. Là-haut, ils continueront de s'aimer jusqu'à la fin des temps.
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#Posté le samedi 22 août 2009 06:25

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